08 Novembre 2021
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Ce début de rentrée universitaire a été marqué par la joie de se retrouver face aux étudiants… enfin presque. Hélas, nous faisons face aujourd’hui à un problème inédit et majeur de disponibilité de salles et d’amphithéâtres qui a des effets néfastes sur tous : les étudiants ont des journées de cours à rallonge, les gestionnaires de scolarité font, défont et refont les emplois du temps, les gestionnaires du planning deviennent experts en Tetris, les enseignants sont contraints de faire à nouveau cours à distance par manque d’espace… Il est urgent d’agir pour retrouver des conditions de travail acceptables et surtout pour que chacun retrouve le temps et l’énergie de se consacrer à ses missions essentielles. Plus encore, ces problèmes logistiques, qui étaient pourtant prévisibles, mettent tout le monde sous tension et pèsent sur nos relations de travail ; il est indispensable d’y remédier pour retrouver de la sérénité.
Mais comment agir ?
Une réponse courante consiste à pointer du doigt l’étendue de l’offre de formation. Est-ce un problème de nombre de formations à MOMA ? Nous pensons que la réponse à cette question n’est pas évidente. Elle nécessite une réflexion de long terme pour adapter, si besoin, l’offre de formation lors du prochain quinquennal.
Mais alors, comment agir à court terme ?
Nous proposons de prendre le problème à bras le corps et d’y consacrer les mesures prioritaires de notre mandature. Accompagnons d’abord celles et ceux qui sont en première ligne : les gestionnaires du planning. Optimisons les moyens informatiques mis à disposition en étudiant l’ensemble des possibilités offertes par le logiciel de gestion des locaux ADE (connu sous le nom de PROSE) et en demandant un accompagnement des équipes ADE pour optimiser le travail de planification.
Élaborons ensuite nos calendriers d’alternance de façon concertée afin que tous les étudiants alternants ne soient pas présents sur site les mêmes semaines, lorsque les contraintes métiers le permettent. Le travail peut se faire d’abord en proximité entre formations d’une même mention puis de façon plus large. Cette meilleure coordination est une deuxième solution.
Mettons aussi en place une stratégie digitale choisie plutôt que subie et libérons des amphis. Si les promotions de licences sont nombreuses en début d’année, de nombreux enseignants constatent qu’au fil de l’année, le nombre d’étudiants décroit. Pourquoi conserver un amphi de 300 places pour un cours qui ne réunit qu’une centaine d’étudiants ? Nous pouvons également, à l’image des facultés de Droit et de Médecine, proposer une retransmission en direct et non stockée de certains de nos cours pour s’assurer que tous les étudiants aient un accès au cours, sans mobiliser inutilement de l’espace. Nous pouvons ensuite encourager l’hybridation des enseignements en proposant un accompagnement des enseignants dans leur démarche pédagogique (ateliers de travail entre pairs, travail étroit avec le Centre de Soutien aux Innovations Pédagogiques, rassemblement et diffusions de ressources pédagogiques…) et en simplifiant leur démarche administrative.
Osons définir une politique concertée sur les créneaux horaires les moins populaires : accordons la priorité aux besoins d’apprentissage des étudiants et mettons sur pied un comité afin que les enseignants puissent exprimer leurs préoccupations et collaborer au processus. Définissons ensemble des règles justes et transparentes, que chacun appliquera en connaissance de cause. Par exemple, à l’Université de Carleton au Canada, un système tripartite a été établi pour prendre en compte les préférences des professeurs : la première partie accordait priorité aux éléments devant être accommodés comme les handicaps et les obligations familiales ; la deuxième partie tenait compte des obligations en matière de recherche ; la troisième et dernière partie reconnaissait les préférences personnelles des professeurs, qui seraient prises en considération seulement si c’était possible. Inspirons-nous des initiatives réussies et construisons notre propre chemin.
Enfin, ce ne sont pas les m² de béton qui doivent déterminer l’offre et l’organisation de la formation de MOMA. Poussons les murs si cela est nécessaire : nous sommes convaincus que la gestion de l’espace doit être au service de la stratégie de Montpellier Management et non l’inverse. Rien n’interdit mais tout encourage, lorsque cela est pertinent, de faire des séances de cours en dehors des murs de Montpellier Management. D’une part pour que les enseignements se passent sur le terrain, dans les lieux où se construisent l’objet même des cours : incubateurs, pépinières, entreprises, associations… D’autre part pour bénéficier des espaces disponibles en proximité. Nous pourrions délocaliser certaines de nos formations executive chez nos partenaires qui seraient heureux de nous accueillir. Nous pouvons militer pour obtenir de nouveaux espaces dans le quartier Cambacérès, nouveau pôle d’innovation de Montpellier, dont nous sommes les grands absents. De même, devons-nous nous résigner de ne pas avoir saisi l’opportunité d’accéder à des locaux et à des moyens à Sète ?
Pour relever le défi de la gestion de l’espace, osons prendre les problèmes à bras le corps et trouvons ensemble, en collaboration et transparence, des solutions innovantes.